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27 avr. 2012

Ksur-ul-aina, Montrebei



Dès mon retour de Sardaigne, Romain me contacte pour grimper. Après notre mise en confiance dans Despertaferro, il est motivé pour faire une autre voie audacieuse en parois d'Aragon: Ksur-ul-aina. C'est un peu la voie "mythique" de la paroi. 
Ouverte en 1995 par Joseph M Alsina et Enric Camacho, elle n'a connue que très peu de répétitions et uniquement par des grimpeurs de talent qui n'ont pas pu grimper en libre malgré les cotations annoncées..
Nous avons prévu de faire un bivouac afin d’avoir le temps de grimper un maximum en libre.



Romain attaque avec la première longueur en 6a+. Nos prédécesseurs, pourtant aguerris dans ce style d’escalade l’annoncent comme la seule longueur qu’ils ont enchainée! Malgré la présence de spits, leur éloignement interdit la chute… Le ton est donné!
La seconde longueur en 7a+ est un bombé avec des mouvs très explosif. Je tombe, mais nous pensons qu’elle est faisable. Je décortique la méthode et enchaine la longueur au deuxième essai.
J'arrive à la vire ou nous bivouaquerons. Reste deux longueurs de 7a+.

Romain repart et s'emploie bien pour tenter de sortir la première longueur. Le début est grimpable mais arrivé à mi longueur, désert de prise, tout est lisse. Quelques pas sur crochets permettent de rejoindre une écaille graveleuse où la vigilance est de mise, puis une belle fissure qui mène au relais.
Dernière longueur de la journée, c'est moi qui m’y colle. Un 7a+ déversant sur patate rouge avec des points en place (heureusement sinon aucun moyen de se protéger). Un bon combat finalement pas récompensé, je tombe à quelques mètres du relais, dommage!


Nous installons nos 100 m de stat pour le lendemain, redescendons sur la vire et terrassons un peu le bivouac.

Réveil à 4h30, le temps de manger, refaire les sacs, monter et hisser, nous sommes prêt à démarrer au levé du jour. Romain part dans une longueur annoncée 7a. Une traversée très difficile ou les crochets vont une fois de plus nous sauver la mise.
C'est à mon tour avec un 6b+ très beau dans du mur gris bien compact. Vers la fin de la longueur un passage difficile m’oblige à m’y reprendre à deux fois. On rejoint ensuite le relais par une longue traversée difficile et expo, la boule au ventre…


La longueur suivante est un jolie 6c technique toujours dans du mur bien compact. Le pitonnage en libre est de mise, et il faudrait bien se lâcher au dessus des points pour sortir en libre. Romain assure plutôt en artifant un peu. Encore une fois la longueur n'est pas donnée.
A mon tour pour la dernière longueur dure, dans un mur à l’ambiance extraordinaire. Le début  est expo puis 2 pas sur crochets permettent de rejoindre une fissure horizontale. Traversée sans pieds, très soutenue, dans une ambiance vraiment hallucinante… Trop difficile pour moi quelques pauses me seront nécessaires pour atteindre le relais.





Nous arrivons à R8, il est 19 h et il reste deux longueurs de 50 mètres en 6b+. Vu comme il faut s'employer dans les 6b+ de cette voie et vu le temps que nous mettons dans chaque longueur, nous décidons de nous échapper par la Cade comme l'ont fait certains de nos prédécesseurs. En un rappel nous arrivons au dernier relais de Totxaires. Romain se charge de la dernière longueur, un 6c qui roule beaucoup plus que ce que nous avions pu rencontrer jusque là. Nous arrivons vite fait dans les dernières longueurs de la Cade. Le hissage difficile plus la marche pour rejoindre la sortie d'Existencialisme fait, que nous sortons de cette entreprise sur les coups de 23h...

Assez fatigués nous arrivons enfin à la voiture vers 3h30 du matin.

Ksur-ul-aina c'est fait et c'était très dur, une grosse entreprise où les cotations ont parfois été données à la louche ce qui est assez déroutant. Même si il y a du matériel en place, la voie passe par des sections très compactes où il est même impossible de pitonner et à notre avis de faire du libre…
Il faut souligner l'enorme travail des ouvreurs qui ont posé les spits au tamponoir dans des passages compacts et obligatoires et pour avoir trouvé cette ligne au caractère exceptionnel.

Force et honneur pour les prochains répétiteurs!


3 commentaires:

  1. bravo
    a nosotros también nos pareció marciana. Creo que no encadenamos ni los 6bs. Con pasar nos dimos por satisfechos... y llegamos al coche a las 4 de la mañana

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  2. Nosotros tambien llegamos al coche a las 4 de la manana pero hacemos la via en dos dia. Vosotros tambien?
    Marciana o artificial..?

    Derrumbamiento en la pared de catalunya: http://charles-noirot.blogspot.fr/2012/05/eboulement-en-paroi-de-catalogne.html

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  3. hola Charles,
    en el día... bueno, día y noche porque acabamos a las 11 de la noche. Creo que nos tomó algo más de 14 horas, no recuerdo. Y coche coche casi un día. Llegamos muertos y deshidratados.

    he visto tu piada del derrumbe. Impresionante las fotos

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